-Article du magazine Femina –
Peluche, drap, vêtement, couverture… une majorité de bébés s’entichent d’un objet dont ils n’aiment pas se séparer. Mais que représentent les doudous et sont-ils indispensables au bien-être de l’enfant ?
Les réponses de Fabienne-Agnès Levine, psychopédagogue.
Par Cyril Cournoyer Photo : Oredia
A quoi servent les doudous ?
A quoi sert un doudou ?
Le doudou est le premier objet auquel l’enfant s’attache, vis-à-vis duquel il a un vrai investissement affectif. C’est une chose qui le réconforte, qui l’aide à mieux gérer la séparation ou la distance entre lui et ses parents.
Tous les enfants ont-ils un doudou ?
Non, ce n’est pas systématique, mais nous observerons chez les enfants sans doudous un autre phénomène transitionnel : certains se balanceront, d’autres toucheront souvent leurs cheveux, une étiquette de vêtement…
Qu’entendez-vous par « phénomène transitionnel » ?
Il s’agit d’un état où l’enfant n’est ni replié sur lui-même, ni tout à fait en phase avec le monde qui l’entoure. Un bébé de moins de 6-8 mois n’a pas encore de doudou, car il n’a pas pris conscience de la séparation. Puis en grandissant, vers 7, 8 ans, le doudou devient davantage un compagnon de jeu.
Peut-on choisir le doudou de notre enfant ?
Non, le choix du doudou est très personnel, même si parmi les peluches que les parents achètent, leur sélection ressemble à l’enfant, mais aussi, et surtout, à la famille. Par exemple, des parents très concernés par l’environnement préfèreront acheter des doudous en coton biologique, d’autres qui souhaitent éveiller leur bébé opteront pour une peluche pleine de couleurs…
Mais le choix ultime reste celui de l’enfant, même si c’est parfois une vieille taie d’oreiller !
La dépendance à un doudou peut-elle être nocive ?
Non, mais on a parfois tendance à trop devancer le besoin de l’enfant vis-à-vis de son doudou. Or, les enfants ont en eux les ressources nécessaires pour parfois s’en passer. Il faut leur faire confiance et dédramatiser cette relation ! C’est évidemment plus difficile lors d’une séparation ou de l’endormissement. Mais si, par exemple, un soir on ne trouve pas le doudou de l’enfant, il ne faut pas hésiter à verbaliser le choix exceptionnel d’un autre doudou pour qu’il comprenne que ce n’est pas un drame. Parfois, je remarque que les parents sont plus angoissés que les enfants !
Un doudou… jusqu’à quand ?
Quand l’enfant le perd de plus en plus souvent ou qu’il l’oublie, c’est le signe qu’il commence à intérioriser en lui le sentiment de sécurité que lui procurait son doudou. Mais il n’y a pas d’âge limite. De doudou, l’objet devient compagnon de jeu, puis souvenir.
Peut-on laver le doudou ?
Oui, on peut le laver de temps en temps quand même ! Il est possible aussi d’associer l’enfant au bain de son compagnon, lui montrer que Doudou aussi se lave !
Fabienne-Agnès Levine, psychopédagogue et formatrice consultante.
Source Femina Magazine – recherche Google